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Psychopathologie et philosophie du visage en prison

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Séminaires « Psychothérapies & Sciences »
par Monsieur Jérôme Englebert, Docteur en Psychologie, Maître de conférences à l’Université de Liège et psychologue clinicien à l’EDS de Paifve.
Le corps et le visage sont le berceau de notre identité. Il s’agit là d’un thème de référence de la philosophie et d’une matière essentielle à la démarche clinique. En effet, demander à nos patients, porteurs de psychopathologies franches ou non, comment ils vivent avec leur corps et leur visage se révèle bien plus qu’anecdotique. Après cette introduction, nous évoquerons le cas du dispositif carcéral. La prison est une machine à objectivation qui a pour fonction de contrôler espace, temps et corps des détenus. Nous verrons que, parmi les matières auxquelles s’attaque l’univers carcéral, il y a le visage. Celui-ci est traité de façon sournoise, on ne l’attaque pas vraiment de front, mais l’on comprend vite qu’il soit nécessaire de le maîtriser. Que faire face à ce constat ? Comment le clinicien peut-il lutter ? Foucault nous rappelle que « là où il y a pouvoir, il y a résistance ». Le clinicien, et son patient, doivent donc inventer un concept, nous pourrions presque dire qu’ils doivent philosopher. Le fruit de leur réflexion est la « liberté carcérale ». Oxymore source peut-être, dans le pire des cas, de certaines manifestations de la folie ; mais également à l’origine de l’agencement, de la mise en abîme du projet, au fond de ce qui pourrait s’appeler « psychothérapie ».